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19 ANS et ........
« La route est longue et attire celles et ceux qui savent la parcourir avec un regard d’enfant, un coeur qui n’envie rien et sait se souvenir. » c’est ma nouvelle devise et elle est de moi
Chansons rebelles, ma jeunesse, retrouver un ami qui ne le sait pas encore, telle est la trilogie qui vient de me raviver la mémoire.
19 ans, (1971), la volonté de voir des nouveaux horizons, essayer mille et mille travaux, la curiosité qui me pousse dans des situations précaires, et me voila dans la région entre St Etienne et Lyon.
Givors, l’Hôtel de France, aujourd’hui disparu était l’endroit où j’avais trouvé une chambre peu chère. Les collègues de travail, le vendredi après-midi désertaient l’hôtel pour le week-end et regagnaient leur domicile où se trouvait leur famille. Moi, j’étais seul.
La communication passe par l’image, et comme des milliers de jeunes, j’ai utilisé le labo photo des maisons de jeunes et de la culture. Je me mis à fréquenter celui de la MJC de Givors. Ou plutôt, je faillis le fréquenter, ma défection étant due à la section cinéma qui se trouvait dans les mêmes locaux.
Je fus attiré par les images mobiles et la nécessité d’être plusieurs pour créer un film ; donc d’être en groupe. Ce fut pour moi une balise dans ma solitude. J’ai suivi ce groupe qui avait déjà fait un film -- dont le titre est 13 x 18 --, sur les lieux de leur tournage hebdomadaire tout à coté de la ville.
Il y avait un gars qui ressemblait d’après ce que l’on m’en avait dit au chanteur des Rolling Stones ou peut être bien des Beatles que je ne connaissais pas de toute façon. Ma culture discographique se limitait aux Chelon, Leny Escudero, Anne Sylvestre, Tachan, Brassens, Brel et quelques autres dont les textes furent mes leçons personnelles de vocabulaire et de poésie.
Ce gars ainsi que Florence, Prof, et quelques autres m’ont accueilli gentiment dans leur groupe où je découvris la magie du cinéma.
Je ne fus que spectateur, accessoirement accessoiriste et ce fut quelques semaines de lumière dans ma jeune existence.
Les Causses Méjean m’ont vu découvrir la vie de groupe, autre que militaire, lors d’une partie du tournage qui était un moment important du film.
Yvon, c’est ainsi que tout le groupe le nommait avait quelque chose de magnétique. Ce fut une personne qui me réconcilia avec la vie civile sans le savoir, sans que je comprenne les chansons qu’il fredonnait en anglais.
Je traînais mes rêves et mes kilos en trop, et ce groupe fut pour moi une halte apaisante.
Je quittais Givors quelques temps plus tard, bien avant que le film soit monté, et je n’en connais pas le titre. Je ne l’ai pas visionné.
L’année suivante je passais mon permis poids lourd. Je téléphonais quelques fois à Florence, Prof ou Yvon. La vie me happa comme tant d’autres.
Comme quelques temps auparavant avec Maxime Leforestier et sa maison bleue je découvris sur la route une chanson qui me toucha car elle faisait résonner en moi ce que je vivais à ce moment là.
C’était de Michel Corringe et elle s’appelait Ma Route.
www.chansonrebelle.com
Tout au long des années qui ont suivi, les rencontres, les régions où j’ai posé mes chaussures ou pris le volant d’un camion, ne m'ont pas fait oublier cette époque que j’ai vécu à Givors et les vers de cette chanson qui sont indissociables.
Maintenant j’ai 53 ans, ainsi que bien des personnes, j’ai voulu relier ma jeunesse au temps présent. Je ne conduis plus, un accident de moto m’a fait changer de vie.
Fini pour moi les petits matins où des nuages éclairés par un soleil encore doux changent de teinte quasiment de seconde en seconde, les fins de nuit où j'étais témoin de la disparition d'une atmosphère de calme laissant la place à une agitation diurne et mille choses encore.
Fini les nuits à rouler dans la tiédeur tranquille de la cabine du camion en écoutant France Inter.
Fini de prendre le volant dans la neige et 10 heures plus tard s’arrêter dans la paix de fin d’après midi sur une chaude plage. La page est dure à tourner.
Quelques phrases de « Ma Route » étaient toujours présentes, je ne me souvenais seulement que du refrain et j’ai voulu retrouver ces vibrations qui remontent jusqu’aux glandes lacrymales.
J’ai retrouvé le texte sur un site américain mais je ne me souvenais plus de l’air des couplets.
C’est un manque que je me devais de combler, cela devenait de plus en plus impérieux, j’ai cherché sur Internet et suis arrivé sur le site www.chansonrebelle.com. Là j’ai eu deux émotions.
La première :
Le web master m’a indiqué sur quelle page trouver la chanson et je peux vous assurer que mes yeux après toutes ces années d’attente ont fait soudain de l’éclat des lampes de l’appartement une multitude de traînées et de points lumineux.
La deuxième :
J’ai retrouvé le passage d’Yves sur une page de ce site et je me demande s’il se souvient de moi. Se souvient-il de ce gars qui travaillait sur les lignes à hautes tensions et qui venait les voir à la MJC dans sa vielle 403, qui les a accompagné sur les Causses, etc.…. ?
Que sont devenus Florence, Mr Croisat ?
Yvon, si tu as un moment de liberté, refaisons connaissance,
b@poussinb.com
Epilogue:
2011, quasi 40 ans plus tard j'ai rencontré Yvon.
Sans difficulté fut la rencontre, nous nous sommes fait un portrait de ces 40 dernières années .
J'ai relié une partie de ma jeunesse avec le temps présent et ça fait du bien.
J'ai appris le décès de François, "prof" si je ne confonds pas avec le temps, certains sont toujours en contact avec Yvon, d'autres ont disparus telle Florence.
Florence si tu lis ces lignes, je serais content d'avoir de tes nouvelles.
Yves chante dans la region lyonnaise:
http://www.myspace.com/yvesmatrat
ET SURTOUT UN SITE A VISITER:
http://www.chansonrebelle.com/
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